Découvrez trois programmes qui interrogent le “vivre-ensemble”, au moment où les discours populistes se développent et où les replis identitaires refont surface.
Celles et ceux qui se sentent concernés prennent la parole, et livrent un acte esthétique et poétique pour faire entendre une parole trop souvent confisquée.
Illumination(s) d’Ahmed Madani
Un jeune homme est assailli par d’étonnantes visions : le passé et le présent se mélangent et ses rêves se confondent avec la réalité. Illumination(s) est un récit choral où 9 jeunes d’un quartier populaire nous invitent à passer de l’autre côté du miroir. On suit leur histoire sur trois générations dans un tourbillon de chants, de danses, de scènes drôles et émouvantes. Une saga familiale dont les héros anonymes brillent comme des étoiles dans la nuit. Ils vibrent, ils vivent, ils rient, ils pleurent. Si vous saviez tout ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment.
F(l)ammes d’Ahmed Madani
Après son spectacle Illumination(s) créé avec de jeunes hommes de Mantes-la-Jolie, Ahmed Madani poursuit sa série Face à leur destin avec une deuxième version au féminin intitulée F(l)ammes. Comme son nom sans la parenthèse l’indique, cette pièce met en scène de jeunes femmes issues de quartiers populaires en quête de reconnaissance. Elles constituent un groupe d’une dizaine de jeunes femmes, nées de parents immigrés, explorant ensemble leurs identités multiples, leur sensibilité, leur désir de prendre la parole, de jouer, danser, rire, creuser en elles, se raconter. Explorer leur intimité pour comprendre leurs peurs et leurs doutes, sont les moteurs de cette création partagée. Au moment où les discours populistes se développent et où les replis identitaires refont surface, cet acte esthétique et poétique fait entendre une parole trop souvent confisquée.
Afropéennes de Léonora Miano mis en scène par Eva Doumbia
Au cœur des pensées afropéennes. Les Bigger than life, voici comment Akasha, Shale, Malaïka et Amahoro se surnomment. Ces quatre amies afropéennes se sont rencontrées à l’Université, elles habitent à Paris, adoptent le mode de vie bobo, recourent au speed dating pour rompre la solitude. Chacune a son tempérament, sa sensibilité, ses tracas intimes, ses soucis vestimentaires et capillaires… Mais ces discours futiles s’inscrivent dans une problématique identitaire et politique. Car les personnages de Blues pour Elise et les monologues de Femme in a City mettent à jour les pensées sensibles et intérieures de la femme noire dans l’Europe d’aujourd’hui : histoire, racines, poids des traditions. En s’appuyant sur l’écriture élégante et acide de Léonora Miano, Eva Doumbia nous fait découvrir dans cette nouvelle création, un théâtre féminin et féministe, où s’entremêlent la danse, la musique, l’humour, et même quelques saveurs culinaires…